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Un si doux secret...

21 octobre 2007

...

Petite Fleur adorée... Personne ne sait, personne ne se doute, et dans mon silence j'essaie de ne pas mentir, de ne plus parler de "la maternité" alors que j'espère bien ne pas y aller. Bien sûr, quelquefois, certaines pensées m'effraient. Je me demande par exemple si ma cicatrice tiendra le coup -mais nous aurons, je pense, assez d'indices pour prévenir cette éventualité, et je suis de toute faço à 5 minutes de Tenon- mais surtout, ces derniers jours, si je tiendrai le coup face à la douleur. Quelquefois il m'apparaît que si j'ai eu une césarienne pour ta soeur aînée, c'est parce que je n'ai pas "su" m'y prendre. En réalité, me rassure ton père, ce n'est pas cela, mais les conditions que l'on m'a imposées, à l'époque, moi docile et ignorante comme toute future maman, je pense, qui s'apprête à mettre au monde son premier enfant. Depuis, trésor, j'ai bien évolué, et avec toi tellement plus encore... Tu m'apportes tellement, petite fée, tellement... Le chemin qui nous conduit à toi se devine et, peu à peu, dans la brume habituelle des jours à venirs, s'esquisse, chaque jour plus sûrement. Je me prends à rêver, les mains sur une tasse de tisane bien chaude, quand je me laisse aller à quelques lectures de naissances à domicile, de ta naissance à toi. Ici, pour nous accompagner, toutes les deux, il y aura ton père; et puis une accompagnante dont c'est le métier, et une sage-femme qui aident les femmes à accoucher chez elles depuis vingt ans, spécialement celles qui ont, comme moi, eu une césarienne la première fois. Alors je rêve... Et bien sûr, parfois je doute, comme je le disais: vais-je y arriver? Vais surmonter cette douleur, sans péridurale, sans rien? Sans "rien" et pourtant tout de suite je me sens envahie d'un tel sentiment de sécurité que je ne puis plus me dérober à cette idée: c'est ici que tu dois, c'est ici que tu vas naître. Parce qu'ici est notre nid, notre maison, celle que ton père a soigneusement repeinte, poncée, nettoyée, huilée, pour préparer autant que célébrer ta prochaine venue, petite fée. Et quel beau cadeau tu me fais, Toi, lovée en moi, que de me montrer cette voie-là, en me donnant en moi cette foi -pour la première fois- me dire, oui, tu es capable... Et je sens ta lumineuse présence en moi se muer en une force qui me conduis. Je me sens plonger avec toi dans ces douleurs qui me feront m'arc-bouter et me taire puis, sans doute, crier -peut-être. Je sais que ton père, cette fois, ne se laissera pas abattre par la fatigue. Aidé de V. et puis de M., dans la chaude odeur d'un café, peut-être, il me massera, et t'aidera à naître, et fera couler l'eau bouillante dans le bain où j'entrerai peut-être - nous avons, déjà, pour toi, repéré un "baquet", oui, comme ces bas anciens où les gens se lavaient, autrefois; seule possibilité ici, pour moi, dans cet appartement petit (mais tellement douillet!) de pouvoir m'immerger et t'aider peut-être à glisser hors de moi. Je t'attends. Quelquefois je lis des listes d'articles à acheter, telle celle que, peut-être, notre sage-femme consentira à me donner, déjà, mardi -début de huitième mois. Préparer douillettement ta venue. J'ai déjà choisi quelques petites choses, slips jetables pour moi, filets ombilicaux... Je sais aussi que je vais, "au cas où" (et surtout au cas où tu choisirais de venir trop tôt pour que je puisse te mettre au monde che znous), préparer une valise pour nous deux... Mais j'y crois, j'y crois, à cette naissance ici, et ton père aussi, aussi fort que moi...
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14 octobre 2007

A deux mois et demi de ta naissance...

Petite Fleur lovée en moi, toi à qui je ne parle pas... Pas souvent, pas le temps, temps de rien, temps qui court... Toi, Petite Fleur, pourtant tu me fait le cadeau de croître et grandir encore. De temps en temps je sens contre moi tes petits mouvements... Alors je souris et caresse mon ventre et, parfois, enfin, te dis quelques mots.
J'aimerais tant te parler plus souvent... Mais je n'y arrive pas, occupée par ma thèse, ta soeur aînée, et tous les petits détails de la vie à régler... Maintenant pourtant tout devient plus concret, je sais que bientôt tu seras là et je commence à vraiment me préparer.

Personne ne sait encore comment, ton père et moi, avons décidé de t'accueillir. Personne, si ce n'est une amie, et quelques copines d'internet. Et puis bien sûr la sage-femme et l'accompagnante qui seront là ce jour-là. Ce jour-là où... Si tout va bien, si Dieu le veut, et si mon corps s'ouvre enfin comme il faut, tu viendras... Chez nous.

Chez nous... Je me prends à rêver, ma toute belle, mon adorée, à rêver de ce jour et à ce qui se passera. A rêver de notre rencontre, là, dans le secret de notre nid. Personne pour nous prendre les gestes et les instants. Je sais bien que j'aurai mal, mais ce sera différent.

Rien, nous n'avons rien dit, nous ne voulons pas de leur peur. Ce secret est comme une bulle où j'aime me réfugier. Au moindre doute, nous irons à la maternité, mais je suis sûre que toi et moi nous nous en sortirons très bien...

J'ai commencé quelques préparatifs de ta venue. Comme on ne sait jamais, et que je ne suis pas superstitieuse, mais du genre prévoyante, j'ai commencé à acheter quelques menues petites choses au cas où je n'aurais pas la force de m'en occuper plus tard. Cette semaine je vais aussi laver tes affaires, voir ce qu'il me manque. Peut-être même préparer notre valise, "au cas où"...  En espérant ne pas avoir à l'emmener nulle part.

J'ai envie de te sentir glisser hors de moi. J'ai envie de savoir, envie de vivre, tout ce que je n'ai pas vu ni vécu pour ta soeur aînée, née par césarienne. J'ai surtout envie de rester dans notre nid.

Ma Petite Chérie... Dans quelques semaines, dix au maximum, tu seras là...

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Un si doux secret...
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